« J’ai l’honneur de vous faire connaître qu’à la suite du décès du Pape François, le Gouvernement a décidé que les drapeaux devaient être mis en berne sur les bâtiments publics le jour de ses obsèques solennelles. »

Par ces mots, le Premier ministre choisit de fragiliser le principe républicain qu’est la laïcité.

Le Comité national d’action laïque condamne fermement ce choix et demande le retrait de cette consigne.

Le Cnal rappelle que la séparation des Eglises et de l’Etat implique la neutralité de celui-ci. Par conséquent, la neutralité de tous les bâtiments publics, tout comme des agents de l’Etat, doit être garantie.

Sans ce respect, comment enseignants et éducateurs peuvent expliquer aux enfants et aux jeunes qui leur sont confiés que cette consigne n’est pas contraire au principe de laïcité ? Comment contredire un propos qui indiquerait que le Pape est davantage un chef religieux qu’un chef d’Etat, Etat qui a pour citoyens clercs ou personnes liées de près à la religion catholique ? Comment expliquer que tout décès d’un chef d’Etat ou de tout Pape n’entraine pas ces mêmes consignes ?

Le Cnal encourage alors tous les élus qui souhaitent être loyaux envers la République et ses valeurs à ne pas exécuter cette consigne gouvernementale. Il demande également que les écoles et établissements scolaires, en tant que bâtiments publics, lieux de transmission de la laïcité, ne l’appliquent pas.

La société actuelle est de plus en plus fragmentée. L’augmentation des actes discriminatoires qu’ils soient racistes, antisémites, antimusulmans… doit être une alerte pour nous tous. La laïcité doit demeurer le ciment de nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité entre tous les citoyens.

A Paris, le 25 avril 2025

Marie-Laure Tirelle

Secrétaire générale du CNAL

P/O Ligue de l’enseignement, FCPE, SE-Unsa, Unsa Education